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Une belle campagne pour un café Joyeux à Bordeaux

Une belle campagne pour un café Joyeux à Bordeaux

C’est probablement à Bordeaux que le prochain Café Joyeux verra le jour : un coffee-shop dans la ligne de ceux de Paris et Rennes, entièrement tenu et géré par des personnes en situation de handicap mental ou cognitif et qui découvrent, pour la plupart, le monde du travail en cuisine, en salle ou en caisse. Un projet qui tient à cœur aux EDC puisqu’il sera partiellement financé par la dynamique de dons rendue possible par le nouveau dispositif « campagne » de la Fondation des EDC.

« C’est une première pour la Fondation, explique Henri Nijdam, son président-délégué, Il s’agit de renforcer la dynamique des dons : une fois le projet référencé et la campagne de promotion lancée, plus les dons fléchés sur la campagne augmentent, plus la Fondation est encline à abonder. Et avec un beau projet comme ce « Café Joyeux », ça marche fort ! »

Arnaud Chambriard, pilote du projet localement, l’a présenté lors de la journée de rentrée à tous les membres EDC de la région Aquitaine avec le soutien de Martin d’Avezac, président de région. Chaque membre a été invité à soutenir et accompagner le projet selon ses possibilités : contribution financière, bénévolat de compétences, prêt de main-d’œuvre et de matériel pour les travaux à venir... « Notre ambition était de toucher personnellement les membres au cœur en créant, par notre récit en assemblée, une réelle proximité entre eux et le projet » raconte Martin d’Avezac.

 A ce stade, quelques 35 000 € de promesses de dons sur les 600°000 € nécessaires à l’achat d’un fonds de commerce et à son aménagement sont d’ores et déjà parvenues en deux mois à la Fondation, qui a déjà décidé d’ajouter 15 000 euros.

« Nous avons été heureux de constater que ce projet touchait doublement les membres EDC : en tant que projet d’entreprenariat, mais aussi en tant que création orientée sur la fragilité et l’emploi », se réjouit Arnaud Chambriard. « En étant porté par la Campagne de la Fondation, le projet devient propriété du mouvement, et ainsi propriété de chacun de ses membres, c’est très stimulant pour les EDC Aquitaine », confirme Martin d’Avezac.

Mieux encore, pour Henri Nijdam, « ce nouveau dispositif permet aux membres du mouvement de prendre conscience que, grâce à la Fondation, en unissant nos forces, nous avons la capacité en tant qu’EDC de contribuer au bien commun ensemble, par des projets utiles de ce type ». Une belle synergie offerte par ce dispositif « campagne » !

Agnès Wuillaume pour Dirigeants Chrétiens N°94 – mars-avril 2019.

Café Joyeux 

Joyeux aide à redonner confiance et dignité à des personnes porteuses de handicap mental ou cognitif en leur offrant un travail en milieu ordinaire. Joyeux a ainsi ouvert 3 coffee-shops : Joyeux Opéra et Joyeux Choiseul à Paris, Joyeux Vasselot à Rennes. 100% des bénéfices sont directement réinvestis dans l’ouverture de nouveaux coffee-shops. Joyeux propose aussi une vente en ligne de café.
www.joyeux.fr 

 

Se former autrement avec le Prado

Se former autrement avec le Prado

En 2018, la Fondation des EDC a choisi de soutenir à hauteur de 20 000 euros le parcours de formation B2O (comme Bâtiment 2nd Œuvre)– Se former autrement, mis en œuvre par le Prado à Lyon.

En proposant une formation aux métiers du bâtiment second œuvre, le Prado souhaite aider à l’insertion professionnelle de jeunes fragiles : « Nous avions constaté que beaucoup de jeunes que nous suivions avaient vécu des ruptures familiales et personnelles qui les obligeaient souvent à abandonner leur formation en cours de route », explique Juliette Baeschler, responsable innovation sociale. Un parcours souple, une pédagogie individualisée et très concrète ont donc été mis en œuvre pour permettre aux jeunes d’apprendre un métier et comprendre le monde de l’entreprise.

Si le parcours propose une formation aux métiers du bâtiment second œuvre, c’est que le secteur est particulièrement en tension avec une offre d’emplois supérieure au nombre de candidats. En partenariat avec les clés de l’Atelier, un organisme de formation, il propose à 7 jeunes de 16 à 23 ans un cycle de 4 modules indépendants (peinture et finitions, placo, plomberie et électricité) donnant chacun la possibilité d’obtenir le titre professionnel d’agent d’entretien du bâtiment.

La fondation des EDC a été particulièrement sensible au module consacré au savoir-être en entreprise. Des « ateliers d’humanité » interactifs y sont mis en œuvre par des intervenants spécifiques sous forme de jeux de rôle afin de faire comprendre aux jeunes que leur employabilité ne se résume pas à la seule maîtrise technique. Parmi les thèmes abordés : la sécurité, la relation commerciale, savoir faire un devis et le présenter ou encore, régler un conflit…

Un premier bilan encourageant (6 stagiaires sur 7 ont terminé le parcours) qui laisse espérer que l’initiative sera bientôt étendue à d’autres métiers.

Agnès Willaume pour Dirigeants Chrétiens N°92, Novembre-décembre 2018

Le Prado

Le Prado est une association qui accompagne depuis plus de 150 ans des jeunes et adultes rencontrant des difficultés familiales, sociales, scolaires ou psychologiques. Implanté en Auvergne Rhône Alpes, le Prado est composé de 35 structures, intervenant dans les domaines de la protection de l’enfance, de la protection judiciaire de la jeunesse et de l’enfance en situation de handicap Au total, ce sont 1 200 enfants, jeunes et adultes qui bénéficient chaque année d’un accompagnement.
www.le-prado.fr

La formation professionnelle : un enjeu clé pour la Fondation des EDC

La formation professionnelle : un enjeu clé pour la Fondation des EDC

La formation professionnelle : un enjeu clé pour la Fondation des EDC

Depuis 1991, l’AFEP Saint-Etienne (Association Forézienne d’Écoles de Production) donne une formation professionnelle et un métier à des jeunes déscolarisés. Après l’Usinage Mécanique et la Métallerie, l’association s’est récemment enrichie d’une section « Textiles Techniques et Médicaux ». Un projet gagnant soutenu par la Fondation des EDC.

Voilà une aventure pédagogique qui dure depuis 25 ans et qui prouve qu’en matière de formation professionnelle, il n’y a pas de fatalisme, seulement des bonnes volontés.

Née en 1991, l’AFEP (Association Forézienne d’Écoles de Production) propose à des jeunes décrocheurs scolaires une formation technique et intellectuelle de deux ans pour réussir leur insertion professionnelle. Après la section « Usinage Mécanique » puis « Métallerie et Serrurerie » ouverte en 2001, c’est la section « Textiles Techniques et Médicaux » qui a ouvert en septembre 2017. Avec une ambition affichée : ouvrir l’école de production à la gent féminine.

« Les effectifs des deux filières existantes sont quasi exclusivement masculins, indique Antoine Martin, Directeur de l’AFEP. Il était temps d’élargir notre public ! D’autant que la région Auvergne-Rhône-Alpes est très porteuse puisque des entreprises telles que Thuasne, Gibaud et Sigvaris y ont leur siège. C’est d’ailleurs en lisant une interview d’Elizabeth Ducottet, la présidente du groupe Thuasne, que nous avons mesuré le potentiel de recrutement de ce secteur. Nous espérons bientôt signer une convention de partenariat avec cette entreprise spécialisée dans les dispositifs médicaux. »

La vraie vie d’une entreprise

Depuis le début de l’année scolaire, ils sont donc six élèves, 3 filles et 3 garçons à avoir intégré la filière Textiles. « Nous privilégions une formation pratique sous l’égide d’une maître professionnelle qui leur transmet ses connaissances et son savoir-faire. Avec un impératif : fabriquer des pièces en série pour des clients qui ont effectivement passé commande. Nous avons trois productions en cours : des bretelles (Boyer T.T.E), du matériel de literie (Loire Confection Literie) et des sangles (Technic Confection). La société Les Ballons Chaize nous a également passé commande de sacs de montgolfières. »

Si l’AFEP a le vent en poupe, elle a déjà les yeux rivés sur son prochain défi : regrouper ses trois sections sur un seul et même site à Saint-Etienne. « La subvention de 20 000 € octroyée par la Fondation des EDC va nous permettre d’acheter du matériel pédagogique, des machines à coudre pour nos élèves et d’aider à la rénovation de ce bâtiment qui les accueillera à la rentrée 2018. »

Et Antoine Martin d’appeler les entreprises à affecter le montant de leur taxe d’apprentissage à l’AFEP, une association qui tend la main à la jeunesse française sans exclusion.

 

Fanny Bijaoui – article publié dans Dirigeants Chrétiens N°88 – mars-avril 2018

Chiffres clés AFEP Saint-Etienne
3 sites de production
20 jeunes par section
16 salariés
60 bénévoles (pour les cours théoriques)

 

Sens et travail : un enjeu clef pour les nouvelles générations

Sens et travail : un enjeu clef pour les nouvelles générations

Le sens et le travail : un enjeu clé pour les nouvelles générations

Créée il y a deux ans, la Chaire de recherche et d’enseignement de l’Icam, site de  Lille « Sens & Travail » crée des espaces de réflexion pour dirigeants, managers et étudiants sur des thèmes de recherche peu explorés, et dont les résultats leur bénéficient. Un projet qui s’inscrit dans la droite ligne des engagements portés par la Fondation des EDC.

La Chaire s’inscrit dans le prolongement du programme de recherche sur la spiritualité des dirigeants humanistes soutenu par l’Uniapac et les EDC, et présenté aux assises nationales à Lille en 2014 « L’Icam, grande école d’ingénieurs généraliste, qui a la question du sens au cœur de ses valeurs, a décidé de donner une suite à ce projet via la création d’une véritable plateforme d’échanges, indique Laurent Falque, titulaire de la Chaire. Notre ambition ? Accompagner par la recherche les personnes dans leur réflexion individuelle et collective sur le travail et le sens qu’il prend via deux axes forts : la Recherche et la pédagogie. »

Les dirigeants humanistes à la loupe

En matière de Recherche, la Chaire a recruté François Henry pour soutenir une thèse sur les dirigeants de start-up. « Ce jeune doctorant a déjà réalisé 60 interviews de managers qui parlent en toute liberté du sens qu’ils donnent à leur travail. Il soutiendra sa thèse à l’horizon 2019. Pour ma part, je pilote une étude sur l’empreinte du travail des dirigeants sur leurs collaborateurs avec quatre dimensions : économiques, sociétales, existentielles et le partage des biens communsNous avons choisi 12 bâtisseurs de sens emblématiques qui évoquent sans tabous leur manière de travailler et leur philosophie de vie. Et avons interviewé quelques-uns de leurs collaborateurs directs. »

Enfin, sur le plan pédagogique, la Chaire propose gratuitement aux professionnels et étudiants des modules de e-learning, actuellement sur la solitude du décideur et sur l’esprit d’équipe. « Nous organisons une conférence annuelle qui réunit 270 personnes et fait travailler ensemble 170 élèves ingénieurs de cinquième année et environ 100 professionnels. » De ces initiatives, il en sort l’un des programmes les plus originaux du monde universitaire.

Un foisonnement intellectuel qui essaime au-delà des frontières nationales. La Fondation des EDC ne s’y est pas trompé en octroyant une subvention de  11 000€ par an pendant trois ans à l’Icam. « Nous avons un programme de Recherche pour les cinq prochaines années. La chaire est appelée à durer ! »

Fanny Bijaoui (article publié dans Dirigeants chrétiens n°90)

Chiffres clé de la Chaire « Sens & Travail »
5 salariés, 90 entretiens menés. Budget de 1,6 M€ sur 5 ans

https://www.icam-chaire-sens-et-travail.fr

4 dirigeants engagés primés par la Fondation en 2018

4 dirigeants engagés primés par la Fondation en 2018

Etienne LEROI, lauréat 2018 du Prix Philibert VRAU 

Après des études commerciales et financières et une première partie de carrière dans l’audit, Etienne Leroi rejoint N. Schlumberger, leader mondial des machines textiles destinées aux fibres longues (laines, acrylique, fibres techniques). Il est directeur général depuis 12 ans et préside également l’Agence Grand E-nov pour la région et la CCI Grand Est. Passionné d’innovation et de management, il veille à agir avec bienveillance et exigence auprès des 300 salariés du Groupe, notamment, en 2005, lorsque la société traverse une période difficile.

Retrouvez deux interviews d’Etienne Leroi dans la Croix et Aleteia.

Yann Bucaille, fondateur des Cafés Joyeux (Bretagne/Ile-de-France) -> Prix du Bien Commun.

Porté par l’ADN familial de l’entrepreneuriat Yann Bucaille s’est investi personnellement dans de multiples projets visant à soutenir le bien commun dans toutes ses dimensions : environnementale, économique et sociétale.

Le dernier en date : les « Cafés Joyeux : servi avec le coeur » (www.joyeux.fr) dont le premier restaurant a ouvert à Rennes en 2017. Pour ce chef d’entreprise, il y a une double urgence : lutter contre le chômage et redonner de la dignité aux personnes souffrant de handicap mental ou cognitif par un travail en milieu ordinaire. Deux autres « Cafés Joyeux » ont ouverts à Paris, d’autres sont en projets avec le soutien de tous ceux qui veulent changer de regard sur le handicap et apporter leur contribution à cette belle aventure.

Aurélie Lavaud, co-fondatrice de BimBamJob (Ile-de-France) -> Prix  Jeune Dirigeant.

Son diplôme de grande école de commerce en poche, Aurélie décide de mettre ses compétences au service de ceux qui sont laissés-pour-compte du tout numérique et qui rencontrent des difficultés à trouver un emploi.

D’un projet d’étudiant à une start-up, il n’y a qu’un pas… qu’elle franchit, à 25 ans, avec une de ses amies.

Le principe est simple : Bim On cherche ! Bam On trouve Le Job (www.bimbamjob.fr)

La start-up accompagne gratuitement des candidats avec un niveau de première qualification qui sont compétentes et motivées pour travailler : elle les aide à rédiger leur cv, à utiliser les outils numériques ou simplement à bien se présenter aux recruteurs.En trois ans, elle a déjà placé 300 personnes en contrat à durée indéterminée…

Jean-Marc Sémoulin, directeur de La Gerbe (Yvelines/Gard), président du Pôle Territorial Coopération économique « Vivre les Mureaux » -> Prix Économie Sociale et Solidaire.

« Il y a des choses fausses que nous croyons vraies, alors nous prenons des décisions fausses, simplement parce que notre point de départ est faux ».

Les clichés sur Les Mureaux en font partie. Jean Marc en est convaincu. Il a créé un élan autour de lui. A présent, il le démontre ! Aujourd’hui directeur d’une ONG qui associe local et international, Jean-Marc Sémoulin est engagé dans une dynamique résumée sur l’inscription des deux camions de la ressourcerie qui sillonnent le territoire : « Donner une nouvelle chance aux hommes et une seconde vie aux objets ».

Habitant des Mureaux depuis 16 ans, il est persuadé que la devise de la ville « Notre ville a du talent » reflète une vraie réalité qui va mener vers de nouvelles perspectives en termes d’emploi, de développement économique et touristique. Découvrez son association www.lagerbe.org .

 Retrouvez la Table-Ronde dans l’émission Eco des Solutions de RCF du lundi 10 décembre

A Lens, des jeunes qui voient un but à leur apprentissage

A Lens, des jeunes qui voient un but à leur apprentissage

L’Ecole de Production Automobile de Lens (E.P.A.L.) permet à des jeunes adolescents décrocheurs d’apprendre les métiers de la maintenance automobile en étant au contact direct des clients. Un projet pédagogique soutenu par la Fondation des EDC.

 Il en a fallu du temps avant que l’Ecole de Production Automobile de Lens (E.P.A.L.) ouvre ses portes. Trois ans durant lequel Marc Saint Olive, ancien banquier co-fondateur du réseau entreprendre et Pierre Delannoy se sont démenés pour créer cette structure inédite et convaincre le rectorat de la qualité de ce projet. Le défi ? Accompagner des adolescents sortis du système scolaire aux métiers de la maintenance automobile via une formation qualifiante en deux ans (CAP).

Un lieu unique d’apprentissage

Un rêve devenu réalité au mois de mars dernier puisque huit adolescents ont intégré le CFA Automobile d’Arras. « Ces jeunes ne sont pas employables en l’état, de par leur parcours scolaire et social difficile, souligne Pierre Delannoy, le directeur de l’E.P.A.L. En associant activité professionnelle et enseignement théorique dans un même lieu, nous boostons la motivation des élèves qui voient un but à leur apprentissage. Pour l’instant, ils s’entraînent sur des voitures fournies par nos donateurs. Il y a une réelle cohésion dans le groupe et chacun comprend que l’enjeu du projet est collectif. »

Inspiration chrétienne

Si l’école n’est pas stricto sensu catholique, son inspiration est clairement portée par la foi puisque le conseil d’administration compte un prêtre, un vicaire général et un membre des Petites Sœurs de l’Ouvrier. Ce projet pédagogique a d’ailleurs touché au cœur la Fondation des EDC qui a octroyé à l’E.P.A.L. une subvention de 30 000 €. Une aide accueillie avec gratitude par l’équipe opérationnelle qui compte deux salariés et six bénévoles. L’occasion pour le Directeur de rappeler l’importance des dons octroyés par les entreprises, via la taxe d’apprentissage, qui assurent la pérennité de l’établissement.

Le prochain défi ? Le démarrage de la production et l’emménagement en janvier 2018 dans l’ancienne gendarmerie de Lens rachetée par Norauto et louée par l’E.P.A.L. à un prix solidaire. « Notre école accueillera alors huit jeunes de plus et les deux promotions travailleront sur les véhicules de vrais clients. Cela changera complètement la donne puisque ce n’est pas une note qui sanctionnera leur travail, mais la satisfaction des clients. Il n’y a rien de plus valorisant. »

Fanny Bijaoui – Article publié dans Dirigeants Chrétiens N°85 


L’Ecole de Production Automobile de Lens

450 000 € de fonds privés
100 000 € de fonds publics
16 jeunes accompagnés par an
8 jeunes de plus chaque année
Les Ecoles de Production sont des établissements privés d’enseignement technique qui forment des jeunes de 14 à 18 ans et préparent aux diplômes de l’Education Nationale (CAP, Bac Pro) ou à des certifications et titres. Leur principale spécificité est de former en mettant le jeune en situation réelle de production pendant les 2/3 du temps de formation au sein d’une « école-entreprise », en groupe de 5 à 12 jeunes et avec un accompagnement personnalisé

Le Simone : un café culturel catholique et espace de co-working

Le Simone : un café culturel catholique et espace de co-working

Installé au cœur de Lyon depuis le printemps 2016, le café Simone a pignon sur rue. Sur la vitrine de cet endroit convivial et branché, on peut lire « café culturel catholique ». Pourquoi le Simone ?« Nous avons choisi ce nom en référence à Simone Weil, figure universelle de la pensée engagée dans l’action », affirme son fondateur.

 On peut y venir prendre un café, mais aussi découvrir une expo ou y travailler. « On a voulu revenir aux origines du co-working, né aux Etats-Unis il y a 20 ans. On a peaufiné le concept initial en séparant bien l’espace café de l’espace co-working. » Plus d’une vingtaine de jeunes travailleurs indépendants sont déjà inscrits et accueillis.

Marie, une jeune réalisatrice vidéo, est l’une d’entre eux. Elle a fait du Simone son lieu de travail depuis l’ouverture : « le fait d’arriver au Simone m’a permis de me lancer en m’associant » affirme-t-elle. Un lieu de travail dédié, un tarif intéressant l’ont aidée à sauter le pas. L’aspect convivial et le design pro du lieu ont achevé de la convaincre. Et s’il est abrité par une association catholique, le co-working est ouvert à tous. « Ce n’est pas un mini ghetto catho, les gens viennent pour des raisons objectives : la localisation, une place centrale, le prix et la qualité du lieu » explique Paul Colrat.

Ses fondateurs ont conçu le Simone comme un laboratoire, « un lieu où l’on réfléchit et l’on met en pratique la pensée sociale chrétienne » : on rend service à des jeunes entrepreneurs qui développent ou créent leur activité avec tout un système de formation et d’accompagnement. « Ce qui change dans cet espace de co-working c’est qu’il y a toute une formation intellectuelle à la doctrine sociale et une dimension d’accompagnement bénévole par des entrepreneurs ou des cadres déjà en place, dont certains sont membres des EDC. »

Et « l’’accompagnement par le « comité des cadres et entrepreneurs du Simone » (CCES) dont l’objectif est de « construire un réseau de cadres et dirigeants chrétiens, basé sur l’entraide et la bienveillance », qu’en pense Marie, la réalisatrice ? « C’est nouveau, ça se met en place, explique-t-elle. Il y a déjà eu une première formation et il y en aura d’autres. On peut contacter le CCES via leur site ou lors de la rencontre mensuelle au café. C’est très utile quand on débute », sûrement après aussi : elle pense les contacter pour démêler « des questions juridiques ». 

Pour Paul Colrat, le fondateur, « Il faut que les chrétiens fassent entendre leur différence notamment dans l’entreprise. J’aimerais que le Simone soit un des lieux dans lequel le dirigeant chrétien peut se former ou, à l’inverse, transmettre son savoir-faire. » Il semble que le défi soit relevé !


L’association Alternatives catholiques, fondée en 2011 par Paul Colrat, jeune agrégé de philosophie, s’est donné pour but de comprendre et faire comprendre la doctrine sociale de l’Eglise. Elle dispense des formations en lien avec l’actualité en s’appuyant sur les grands principes de la pensée sociale chrétienne et leurs mises en situations concrètes. La première réalisation de l’association : le café Simone en plein centre de Lyon, à côté de la Catho, un espace d’échanges et de débats qui jouxte un espace de co-working.

 Article publié dans Dirigeants Chrétiens N° 80

VoisinMalin, une entreprise sociale innovante 

VoisinMalin, une entreprise sociale innovante 

Implantée dans les quartiers populaires d’Île-de-France et à Lille-Sud, l’entreprise sociale VoisinMalin salarie des habitants, les « voisins », pour aller au contact d’autres habitants afin de recréer du lien et de les inciter à mieux connaître leurs droits et les services de proximité.

« J’ai pensé que pour répondre au besoin de liaison entre les institutions et les habitants des quartiers populaires, il fallait utiliser les compétences des habitants eux-mêmes », explique Anne Charpy, dirigeante de VoisinMalin. Elle constate en effet que « l’approche institutionnelle ou associative classique ne permet pas de révéler l’ensemble de ces personnes ». Elle décide alors de créer VoisinMalin qui naît en 2010.

Les « Voisins » sont salariés et formés pour aller au contact de l’ensemble des habitants de leur quartier. Ils interviennent « dans le cadre de missions précises conventionnées et rémunérées par les commanditaires », entreprises (Veolia, Engie, La Poste, Vinci, Erdf), bailleurs sociaux (Emmaüs habitat…), organismes publics (région IDF…) ou collectivités locales. En faisant du porte à porte, les Voisins instaurent un dialogue et apportent leur aide sur des sujets très concrets de la vie quotidienne tels que les transports, l’accès aux droits, la santé, l’éducation, la consommation responsable ou l’habitat et le cadre de vie. VoisinMalin s’adresse particulièrement aux personnes fragiles ou isolées qui accèdent peu aux services du quartier ou aux droits auxquels ils sont éligibles. Si l’entreprise permet de rompre l’isolement elle fait aussi monter en compétences les voisins et les managers qui les encadrent.

La Fondation des EDC a apporté son soutien à VoisinMalin dans son projet d’étendre son action à Marseille, Villeurbanne et Clichy-sous-Bois : un fort ancrage territorial et un modèle économique pérenne puisque chaque site prévoit à terme de s’autofinancer à 80 %. Ce projet, qui contribue au développement de l’emploi et de l’employabilité des habitants des quartiers populaires, s’adresse aussi aux jeunes. Si les profils des voisins malins sont très divers, un tiers sont en effet âgés de moins de 35 ans. En contribuant à l’embauche de 6 à 9 managers jeunes diplômés avec une première expérience en quartiers populaires, la Fondation poursuit son engagement dans l’accès à l’emploi des jeunes.


Voisin Malin en chiffres

L’équipe compte 70 Voisins Malins encadrés par 7 managers
Ils agissent dans 12 villes dans l’Essonne, en Seine-Saint-Denis, dans le Val d’Oise, à Paris, à Lille et à Villeurbanne.
Le plus jeune Voisin a 18 ans et le plus âgé 72 ans.
En moyenne, 8 portes sur 10 s’ouvrent lors de l’intervention des Voisins Malins.
VoisinMalin a accompagné une trentaine d’acteurs des quartiers populaires, ces partenariats ont donné lieu à 33 missions à destination des habitants.
(Chiffres 2016)

Article publié dans Dirigeants Chrétiens N° 84

« Bien dans mon corps, bien dans ma tête » à l’école de la 2ème chance du grand Lille

« Bien dans mon corps, bien dans ma tête » à l’école de la 2ème chance du grand Lille

L’E2C Grand Lille est l’une des 46 écoles de la deuxième chance qui forme de jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans sortis du système scolaire sans diplôme ni qualification professionnelle et qui ont une envie farouche de s’en sortir. Sa mission : préparer de futurs collaborateurs aux besoins des entreprises en développant une pédagogie innovante et un suivi personnalisé. Une méthode qui fonctionne puisqu’en 2016, 68% des jeunes avaient trouvé un emploi ou une formation qualifiante à la sortie.

C’est en région Nord Pas de Calais que la jeunesse est la plus nombreuse, c’est aussi dans cette région qu’elle est le plus touchée par le chômage, la plus sensible à l’exclusion et la moins bien instruite. L’E2C Grand Lille se veut un tremplin pour une insertion professionnelle et sociale pour les jeunes en rupture avec le système traditionnel. « Mais, précise Yoann Mascart, responsable communication, la première condition pour être accepté, c’est la motivation ! ».

Au-delà des apprentissages de savoirs de base, des règles de conduite sociales, l’E2C Grand Lille a souhaité aller plus loin en sensibilisant les jeunes non qualifiés à l’importance de leur apparence physique lors de leur recherche d’emploi. Ainsi est né le projet « Bien dans mon corps, bien dans ma tête » qui a pour objectif de développer la confiance en soi grâce à des ateliers fondés sur le jeu et la participation. Ces ateliers s’inscrivent ponctuellement dans le cadre du programme de formation. Les séances sensibilisent les participants à l’importance de leur présentation pour leur entrée dans la vie active, pour leurs entretiens d’embauche : « Moi » : quelle image je renvoie, comment la travailler ? « Mon corps » : l’hygiène, la morphologie et la colorimétrie ; « mon image » : le dress-code de l’entreprise, la personnalité vestimentaire… Et les participants, qu’en pensent-ils ? « J’ai apprécié les conseils de l’intervenante et l’aspect pratique de l’atelier, (…). Ces ateliers m’ont permis d’avoir une meilleure estime de moi », affirme une jeune femme récemment embauchée en contrat de professionnalisation. Une autre explique que l’atelier l’a aidée « à être bien dans ma peau et à prendre soin de moi ».

Ce projet, qui a reçu un soutien de la Fondation des EDC par un don de 4000 euros, s’étale sur un an et accueille une douzaine de jeunes tous les mois. Le projet de l’E2C Grand Lille : « pérenniser cet atelier pour accompagner les premiers pas de jeunes motivés vers l’emploi », conclut Yoann Mascart.

Article publié dans Dirigeants Chrétiens N° 83

Le Chênelet, entreprise apprenante

Le Chênelet, entreprise apprenante

Apprendre à apprendre, tel est le leitmotiv de Anne Gaëlle Charvet, présidente de l’association Le Chênelet depuis 2014. Créée il y a 35 ans par François Marty, cette structure accueille des personnes éloignées de l’emploi pour une insertion plus facile dans le monde du travail.

« Nous formons des personnes pour les insérer dans les entreprises » telle est la première mission que nous explique Anne Gaëlle Charvet. « Les personnes que nous accueillons en insertion sont d’horizons multiples : des « très » jeunes, non diplômées, ou ayant décroché de l’emploi et qui n’arrivent pas à remettre le pied à l’étrier. Ces personnes, éloignées du monde du travail, n’ont pas les prérequis nécessaires pour les comportements fondamentaux en entreprise : arriver à l’heure, respecter une hiérarchie…. les mêmes problématiques qu’en entreprise. Nous leur apprenons les basiques, les règles, la sécurité. Les capacités techniques viennent après. »

Le Chênelet compte 208 personnes salariées dont plus d’une centaine de postes en insertion avec un fort turn-over lié à la nature du contrat d’insertion d’une durée maximale de deux ans. Si le Chênelet a une mission d’intérêt public, la sélection obéit à un seul critère : « Il faut que les gens soient motivés, qu’ils aient envie d’attraper cette opportunité ! » commente Anne Gaëlle. Tremplin pour l’emploi certes, mais ce n’est pas l’équipe technique qui peut tout faire à leur place. Pour un taux de retour dynamique à l’emploi de 50 à 60 %. « Vu le contexte local de Calais c’est une belle performance » assure la présidente. Les permanents de la structure viennent également de tous les horizons avec une envie commune de vivre une aventure humaine forte. Ils sont là par choix, et c’est une véritable communauté qui avance ensemble.

« Notre spécificité est notre structure mixte avec un chantier et une entreprise d’insertion » poursuit Anne Gaëlle. L’activité est organisée en trois secteurs : la filière bois, l’éco-construction et l’agro-alimentaire. La filière bois comporte une exploitation forestière, une scierie et un atelier de transformation qui fabrique des palettes hors standard. « Nous nous plaçons avec ce produit sur une niche pour des entreprises spécialisées pour lesquelles nous devons être réactif » précise la présidente en ajoutant que les clients peuvent être livrés en 24 heures.

L’éco-construction, activité lancée il y a 15 ans, place l’association comme un constructeur. « Notre souci est d’utiliser les matériaux locaux pour créer une dynamique, avec l’envie permanente de laisser la part belle à la main d’œuvre. Nous voulons construire des logements abordables, aux charges peu élevées pour permettre notamment à la population que nous aidons à pouvoir aussi se loger avec leurs moyens. » Le Chênelet construit ce type de logement sociaux dans cinq régions françaises.

La troisième filière, l’agro-alimentaire, emploie une trentaine de personnes pour une activité de maraichage et de conserverie artisanale qui a produit par exemple 55 000 litres de jus de pomme en 2015. « Nous avons construit une certaine réputation avec notre cuisinier professionnel qui nous fait des produits sympas  » commente Anne Gaëlle Charvet. Le soutien de la Fondation des EDC a permis à Chênelet de s’équiper d’outils performants pour cet atelier de conserverie, de « donner un cadre correct pour faire travailler les personnes dans de bonnes conditions. » Dans un contexte de mutation des financements publics et du désengagement progressif des collectivités sur l’insertion, ce type de soutien est nécessaire pour leur autonomie.


Qui est François Marty, fondateur du Chênelet ?
Figure fondatrice du groupe d’insertion Le Chênelet, François Marty a été membre de l’équipe EDC de Boulogne-sur-Mer jusqu’en 2013. Lauréat du prix Ashoka en 2008, du prix Rethnik CCI Paris en 2009, du prix spécial jury RSE Région Nord-Pas de Calais en 2009 et du prix coup de cœur des maires de France en 2010, il a également été chef de cabinet du ministre Guy Hascouët au Secrétariat d’Etat à l’économie solidaire. Avec un franc-parler appréciable, il parle de son modèle économique, de son combat autour des logements sociaux et donne une vision personnelle de l’économie positive et de l’entrepreneuriat social. 

Article publié dans Dirigeants Chrétiens N° 79